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Un chasseur tué par un éléphant à Kabo

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Dans la nuit du 7 au 8 juin 2025 un chasseur congolais, connu sous le nom de Biabia, a tragiquement perdu la vie après avoir été grièvement blessé par un éléphant lors d’une expédition de chasse dans la région de Kabo, en plein cœur du parc national de Nouabalé Ndoki. Le drame met en lumière la cohabitation difficile entre les populations locales et la faune sauvage protégée.


Selon les témoignages recueillis, Biabia, réputé pour son expérience dans la chasse, s’était aventuré avec un groupe de compagnons en quête de gibier. Durant la nuit, ils ont repéré un éléphant se nourrissant et ont décidé de rester sur place jusqu’à ce que l’animal s’éloigne. Quelques heures plus tard, alors qu’ils reprenaient leur progression dans l’obscurité, l’éléphant est réapparu, provoquant une panique générale.


Seul membre du groupe armé, Biabia a été retrouvé au sol après l’assaut de l’animal. Ses coéquipiers ont tenté de le transporter en urgence vers le village à travers des pistes isolées, mais il a succombé à ses blessures avant d’atteindre les secours. Il laisse derrière lui un enfant.


Le drame s’est produit en pleine période de chasse autorisée. Toutefois, la zone concernée — une portion sensible du parc Nouabalé Ndoki — est connue pour abriter une faune redoutable, dont des éléphants souvent imprévisibles. Ce parc, classé parmi les plus riches en biodiversité du bassin du Congo, est une zone strictement protégée.


Les sources locales rapportent que les chasseurs auraient franchi la rivière Sangha, qui marque la frontière naturelle entre le Congo et le Cameroun. Or, du côté camerounais, toute activité cynégétique est rigoureusement interdite. Seules les activités agricoles et artisanales, comme la production de boissons locales, y sont tolérées. Les écogardes camerounais y patrouillent fréquemment pour lutter contre le braconnage.


L’éléphant, espèce intégralement protégée en République du Congo, ne peut en aucun cas être abattu par les chasseurs, même en cas de menace. Pourtant, ces animaux causent fréquemment des dégâts majeurs : destructions de champs, de maisons, et privation de ressources pour des familles déjà vulnérables.


Face à ces attaques répétées, les communautés locales se sentent abandonnées. Elles dénoncent l’absence de mesures d’accompagnement ou de compensation de la part des autorités et des organisations de conservation. La Wildlife Conservation Society (WCS), active dans la région avec des moyens répressifs, est critiquée pour ne pas avoir mis en place un plan de gestion efficace face aux conflits entre les populations et la faune sauvage.


Ce drame relance le débat sur la nécessité d’un dialogue plus équilibré entre la protection de l’environnement et la survie des communautés locales. Alors que le parc reste un bastion crucial pour la biodiversité africaine, la sécurité et les moyens de subsistance des habitants de Kabo et d’ailleurs ne peuvent être ignorés.





Léna Keïra

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