Santé sexuelle et reproductive : le Congo harmonise ses services pour les jeunes

Le bureau de l’OMS Congo a accueilli, du 5 au 6 août, un atelier d’harmonisation du paquet de services dédié à la santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes. Initiée par le Programme national de lutte contre le sida (PNLS) avec l’appui de l’Unicef, de l’OMS et de divers partenaires techniques et financiers, cette rencontre a réuni institutions, experts et jeunes leaders afin de bâtir une réponse plus cohérente et efficace aux besoins de la jeunesse congolaise âgée de 10 à 24 ans.

Face à la désinformation, à la stigmatisation, aux inégalités d’accès et à un environnement parfois hostile, les participants ont travaillé à l’élaboration d’un cadre harmonisé de services. L’OMS, l’Unicef, l’Unesco, le Fonds des Nations unies pour la population, l’Association congolaise pour le bien-être familial, le ministère de la Santé et le Parlement des enfants ont tous contribué activement aux échanges.

Trois priorités ont été retenues à l’issue des travaux : concevoir des fiches thématiques selon les services disponibles, former les acteurs impliqués – notamment en milieu scolaire et communautaire – et renforcer le

système de reporting pour mieux mesurer l’impact des actions.

Les jeunes ont été invités à poursuivre l’appropriation des recommandations via les plateformes numériques, les campagnes de proximité et les échanges avec les décideurs. Pour le Dr Michelle Mountou, directrice de la santé de la reproduction, cette étape est décisive « Le vrai travail commence maintenant, sur le terrain. Il nous faut mesurer l’impact, adapter les approches, et surtout, garder les jeunes au cœur de nos actions ».

Ces recommandations devraient alimenter les politiques nationales et régionales, et améliorer concrètement les pratiques sur le terrain. Présente à l’atelier, Frédérique Baboutila, 18 ans, présidente du Parlement des enfants du Congo, a exprimé sa satisfaction « Cet atelier m’a permis de repartir avec des bases solides. Nous allons renforcer nos actions de sensibilisation sur les IST et le VIH dans les établissements scolaires, avec des messages clairs et ciblés ».

Les outils numériques à l’appui

Plusieurs plateformes numériques ont été mises en lumière lors de la rencontre. Hello Ado, application active dans 33 pays, fournit des informations fiables sur le VIH, les IST, la santé mentale, les relations amoureuses et le planning familial, tout en géolocalisant les centres de soins. Tic Tac Ados, soutenue par l’Unesco, offre une éducation complète à la sexualité grâce à des contenus pédagogiques en ligne. Enfin, U-Report, de l’Unicef, recueille depuis 2017 au Congo l’opinion des jeunes par des sondages anonymes et gratuits.

En combinant expertise technique, implication des jeunes et outils numériques, le Congo se dote ainsi d’un cadre d’action plus solide pour promouvoir la santé et les droits sexuels et reproductifs de sa jeunesse.

Léna Keïra