Makélékélé III : Gaëtane Princesse Mouangassa fait de l’accès à la carte d’identité un combat citoyen
- Excelsior INFO
- 3 nov.
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Dans les ruelles animées de Diata et de Château d’eau, un vent de citoyenneté souffle depuis quelques jours. Sous l’impulsion de Gaëtane Princesse Mouangassa, présidente de l’Association Le Congo Ma Passion d’Afrique Centrale (ACMPAC), des centaines d’habitants ont entrepris des démarches pour obtenir leur carte nationale d’identité (CNI), pièce maîtresse de la reconnaissance civique.
Le 2 novembre, plus de 1 500 personnes se sont rassemblées à l’école primaire Alphonse Massamba-Débat, répondant à l’appel de l’association autour du slogan évocateur : « Ta Carte est un Droit ». L’initiative, avant tout civique et inclusive, vise à lever un obstacle souvent négligé : l’inaccessibilité de la carte d’identité, pourtant gratuite, pour une grande partie de la population.

« Nous sommes passés de porte à porte sensibilisant la population de venir avec nous, pour se faire enrôler, afin d’obtenir nos cartes d’identité. Nous voici nombreux, plus de 1500 personnes mobilisées. Tout Congolais a le droit à sa carte d’identité », a indiqué Mme Mouangassa, évoquant l’ampleur du travail de terrain mené avec son équipe.
Cette démarche, bien qu’ancrée dans le tissu social local, trouve un écho national. Dans plusieurs quartiers périphériques, de nombreux citoyens vivent sans documents d’état civil à jour, les privant d’accès à certains services essentiels ou de leur droit de vote. En simplifiant les formalités et en accompagnant les habitants vers le Commissariat de Police de Quartier (CPQ) de Diata, l’ACMPAC redonne un sens concret à la citoyenneté.
« Je suis venu faire l’enrôlement pour obtenir mon livret. Ça me fait plaisir du fait que Mme Mouangassa ait eu cette initiative, pour nous permettre d’avoir ma carte nationale d’identité. Cela nous aidera d’être citoyen à part entière et avec le livret je pourrai avoir le droit de voter », confie un jeune de Makélékélé, récemment majeur.

Au-delà de l’enrôlement, cette campagne met en lumière un enjeu social majeur : celui de la reconnaissance administrative. Dans un pays où la carte d’identité reste difficile à obtenir malgré sa gratuité, l’initiative de Mme Mouangassa agit comme un levier d’inclusion et d’émancipation. Elle ambitionne désormais d’atteindre 2 000 bénéficiaires avant la clôture de l’opération prévue sur une semaine.

En période pré-électorale, alors que les débats s’orientent souvent vers la mobilisation politique, Gaëtane Princesse Mouangassa choisit d’investir le terrain du droit, rappelant que « le vote n’est pas une obligation, mais un devoir, devoir pour la citoyenneté, devoir pour un patriotisme conséquent ».
À travers cette action, elle réaffirme la conviction que la participation démocratique commence par l’existence légale. Et qu’en permettant à chaque citoyen d’obtenir sa carte d’identité, c’est toute une communauté qu’elle aide à retrouver sa place dans la République.
Léna Keïra




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