Décès d’Achille Mouebo : le créateur du Mutenfo-pop tire sa révérence
- Excelsior INFO
- 21 oct.
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Le monde musical congolais perd l’un de ses piliers. L’artiste Achille Mouebo, figure majeure du Mutenfo-pop, a été retrouvé sans vie à son domicile à Pointe-Noire, mardi 21 octobre 2025. Les causes de sa mort restent, pour l’instant, inconnues.
Le choc est immense à Pointe-Noire et dans tout le Congo. Achille Mouebo, artiste-musicien, guitariste et auteur-compositeur, est décédé à l’âge de 54 ans. Son corps a été découvert dans sa résidence du quartier OCH, dans le premier arrondissement Emery-Patrice-Lumumba. La nouvelle de sa disparition a rapidement enflammé les réseaux sociaux, suscitant une vague d’émotion dans la communauté artistique.
Né en 1971 à Pointe-Noire, Achille Mouebo surnommé le Mutenfomane avait bâti son identité musicale sur la culture Kuni, héritée de ses origines dans le département du Niari. Ce patrimoine, il l’a su moderniser pour créer un genre inédit : le Mutenfo-pop, fusion de rythmes traditionnels, d’afro-zouk, de rock et de folk.
« Il avait le don de transformer les sonorités locales en un langage universel », témoigne un producteur local, ému.
L’artiste s’est fait connaître en 1993 avec Satan m’a jalousé, un titre rock n’ roll autobiographique dans lequel il évoquait son infirmité avec humour et philosophie. Ce morceau a ouvert la voie à une carrière jalonnée de succès : Filiation, Vipère, Faux prophète, L’invité, Crise morale ou encore Kiwisa, interprété en duo avec le regretté Rapha Boundzéki.
Avec sa guitare comme compagne fidèle, Achille Mouebo portait une musique à la fois festive et engagée, où les rythmes dansants côtoyaient des textes profonds sur les dérives sociales, la foi et la dignité humaine.
Avant son décès, l’artiste préparait la sortie de son nouvel EP intitulé Station Service, composé de quatre titres inédits. Ce projet, très attendu par ses fans, devait marquer son grand retour sur la scène musicale après plusieurs années de silence. Il y abordait, avec sa verve habituelle, les maux de la société congolaise hypocrisie, crise morale, quête de sens.
Depuis l’annonce de sa mort, les messages d’hommage affluent. Artistes, journalistes et fans saluent unanimement « un musicien passionné, accessible et fidèle à ses racines ».
« C’est une perte énorme pour la culture congolaise. Achille Mouebo a ouvert un chemin que peu d’artistes ont osé emprunter », confie un proche collaborateur.
Ambassadeur d’une musique métissée et pleine d’énergie, Achille Mouebo aura marqué son époque par sa créativité et sa sincérité artistique. À travers ses chansons chantées en français, en kituba, en lingala et en kuni, il a su faire danser, réfléchir et unir.
Sa disparition met fin à une carrière exemplaire, mais son œuvre continuera de résonner bien au-delà de Pointe-Noire.
Léna Keïra




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