Congo : face à la vulnérabilité croissante des enfants, l’appel à un sursaut national se renforce
- Excelsior INFO
- 2 déc.
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Alors que près d’un enfant sur deux au Congo demeure exposé à la pauvreté, aux maladies et aux inégalités d’accès aux services sociaux de base, les acteurs de la protection de l’enfance tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Réunis le 27 novembre à Brazzaville, les représentants du gouvernement, de l’Unicef et de plusieurs institutions ont rappelé l’urgence de bâtir une réponse nationale cohérente et mieux financée pour protéger les plus jeunes.
L’état de vulnérabilité des enfants, aggravé par les crises économiques successives, continue de mettre à l’épreuve les politiques publiques. Le paludisme reste la première cause de morbidité, les campagnes de vaccination accusent des retards, et les disparités entre zones urbaines et rurales persistent. Pour de nombreux experts, la protection de l’enfance n’est plus seulement une obligation légale liée à la Convention internationale relative aux droits de l’enfant (Cide), mais un véritable enjeu de développement national.
Selon James Mugaju, représentant adjoint de l’Unicef au Congo, la situation actuelle appelle une réorganisation profonde du dispositif de protection. Il invite les autorités à instaurer un cadre institutionnel capable de fédérer ministères, organisations locales et communautés autour d’une même vision. Les constats formulés par le Comité des droits de l’enfant lors de sa mission au Congo en décembre 2024 constituent, selon lui, une base stratégique pour combler les failles structurelles qui freinent encore les avancées.
Le gouvernement reconnaît ces défis. Aimé Blaise Mitoumbi, directeur général du partenariat au développement, admet que l’absence de coordination nationale, les chevauchements de compétences et les retards budgétaires entravent la prise en charge efficace des enfants vulnérables. Il assure néanmoins que des efforts seront intensifiés pour aligner les investissements publics sur les besoins réels des familles et des communautés.
Pour les services sociaux, la priorité est également d’offrir aux enfants un environnement plus sûr. Christian Roch Mabiala, directeur général des affaires sociales, souligne que les difficultés actuelles – propagation des maladies épidémiologiques, manque de ressources locales, inégalités sanitaires – montrent l'urgence de renforcer les mécanismes de prévention et d’accompagnement.
Dans cette dynamique, un groupe de travail technique a été mis en place pour examiner l’ensemble des textes nationaux relatifs aux droits de l’enfant. Sa mission : formuler des propositions concrètes afin d’améliorer l’intégration des droits de l’enfant dans le budget national et de structurer un cadre de concertation réunissant ministères et organisations non gouvernementales. Les conclusions attendues guideront les futures orientations gouvernementales et permettront au Congo d’honorer ses engagements internationaux.
Léna Keïra




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