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Israël et le Hamas annoncent un cesse-le-feu après deux ans de conflit

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Lentement mais sûrement, un tournant diplomatique majeur s’est dessiné jeudi : Israël et le mouvement Hamas ont donné leur accord pour une première phase d’un plan de paix piloté par les États-Unis, marquant la première véritable pause après plus de deux ans de guerre dans la bande de Gaza.



Le texte du cesse-le-feu a été paraphé après des discussions menées de manière indirecte en Égypte, à Charm el-Cheikh. Les deux parties reconnaissent l’existence d’un « plan de paix » américain structuré en étapes. Ce matin-là, le négociateur en chef du Hamas a déclaré que les garanties reçues étaient suffisantes pour proclamer la « fin de la guerre ».


De leur côté, les autorités israéliennes ont annoncé que le cabinet du gouvernement avait approuvé l’accord pendant la nuit entre jeudi et vendredi : celui-ci prévoit la libération de tous les otages détenus à Gaza — vivants ou morts — dans le cadre de l’entente.


Première phase : échanges, retrait et libérations


L’architecture de l’accord est ambitieuse :


Dans les 72 heures suivant l’entrée en vigueur du cesse-le-feu, le Hamas doit libérer les otages encore détenus.


En contrepartie, Israël s’engage à relâcher quelque 2 000 prisonniers palestiniens.


Parallèlement, les forces israéliennes commenceront un retrait progressif de Gaza, selon des étapes concertées.



Cette phase 1 vise à instaurer une trêve minimale, tout en ouvrant la voie à des négociations ultérieures sur des enjeux sensibles tels que le désarmement du Hamas ou le statut de gouvernance dans la bande de Gaza.



Malgré l’annonce publique de l’accord, la situation sur le terrain reste volatile. Dans la matinée de jeudi, la Défense civile de Gaza a signalé la poursuite des bombardements israéliens. Des populations, parfois en chemin vers leurs quartiers d’origine, ont dû faire face à des frappes ponctuelles.


À la frontière nord comme au sud de la bande de Gaza, des habitants rentrent progressivement chez eux, découvrant des quartiers réduits en ruines, des routes éventrées et des bâtiments effondrés. À Gaza-City ou à Khan Younis, l’ampleur des destructions est saisissante.


Défis à venir : mise en œuvre, confiance et enjeux géopolitiques


Si l’accord représente un pas inédit, son exécution suscite de nombreuses incertitudes. Parmi les défis majeurs :


la vérification, sur le terrain, du retrait des forces israéliennes ;


la capacité du Hamas à localiser et libérer tous les otages, notamment ceux dont le sort est incertain ;


les conditions sécuritaires pendant tout le processus ;


l’avenir institutionnel de Gaza : quel rôle pour une autorité internationale, quelle place pour le Hamas ?


les pressions des acteurs régionaux et de la communauté internationale, en soutien ou en surveillance de l’accord.



Par ailleurs, Israël a clairement posé comme condition que le Hamas se désarme dans les phases suivantes. Or, certains responsables du Hamas maintiennent une ligne dure, refusant un désarmement immédiat qui serait perçu comme une reddition totale.



Pour les familles d’otages comme pour les civils de Gaza, l’annonce a ravivé des espoirs, peut-être pour la première fois depuis longtemps. Mais la défiance est grande : plusieurs tentatives de trêve antérieures ont été rompues, et le chemin vers une paix durable reste semé d’embûches.


Si cette première phase est réellement respectée, elle pourrait constituer une base de conversion du fragile cesse-le-feu en un cadre plus stable. Mais les pronostics restent prudents : dans une région aussi instable, seul le suivi rigoureux, l’instauration de mécanismes de surveillance crédibles et l’engagement réel des parties pourront confirmer que la « fin de la guerre » ne se résume pas à un simple slogan.





Léna Keïra

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