Madagascar : Andry Rajoelina riposte en dissolvant le Parlement.
- Excelsior INFO
- 14 oct.
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Alors que Madagascar traverse l’une des plus graves crises institutionnelles de ces dernières années, le président Andry Rajoelina a surpris la classe politique en annonçant, ce mardi 14 octobre, la dissolution de l’Assemblée nationale. Une décision prise dans un contexte explosif, au moment même où les députés s’apprêtaient à voter sa destitution pour abandon de poste.
Depuis plusieurs jours, le chef de l’État est au centre d’une tempête politique. Dans un message publié sur Facebook, il a affirmé vouloir « rétablir l’ordre au sein de la Nation et renforcer la démocratie » en dissolvant le Parlement.
Mais ce décret, signé alors qu’il se trouvait hors du pays, est jugé illégal par de nombreux observateurs : il ne porte pas le cachet officiel de la présidence et n’a pas été soumis à la consultation du président de l’Assemblée nationale, comme l’exige la Constitution.
Refusant de reconnaître cette dissolution, près de 120 députés sur 161 se sont réunis à Antananarivo pour poursuivre la procédure de destitution.
Le vice-président de l’Assemblée, Siteny, a dénoncé une « violation flagrante de la Constitution » et appelé les institutions à « faire respecter la légalité républicaine ».
Cette escalade survient après plusieurs semaines de manifestations massives menées par la jeunesse malgache contre la mauvaise gouvernance, les pénuries d’eau et d’électricité, et la crise économique persistante.
Des militaires ont récemment rejoint les manifestants, accentuant la pression sur le régime.
De son côté, le président Rajoelina, dont la localisation actuelle demeure floue, continue d’appeler au « respect de la Constitution », tout en rejetant toute idée de démission.
Sur les réseaux sociaux, la colère monte.
« Douze ans au pouvoir, et il continue de se croire au-dessus des lois », écrit un internaute.
« Ce décret n’est qu’une tentative désespérée de sauver son fauteuil », commente un autre.
Le pays semble désormais pris dans un bras de fer institutionnel dont l’issue reste incertaine. Entre une Assemblée décidée à le destituer et un président réfugié derrière un décret controversé, Madagascar s’enfonce un peu plus dans une impasse politique.
Léna Keïra




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