Hommage à André Georges Mouyabi, serviteur de l’État congolais, décédé à 90 ans »
- Excelsior INFO
- 25 sept.
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Le Congo vient de perdre l’un de ses plus constants défenseurs du dialogue et de l’apaisement. À 90 ans, André Georges Mouyabi s’est éteint, laissant derrière lui l’image d’un homme d’État qui, de l’indépendance aux transitions démocratiques, aura toujours privilégié la concorde nationale à l’affrontement.
Dans les méandres d’une histoire congolaise marquée par des bouleversements politiques, il s’est imposé comme une voix de compromis. Ancien président de l’Assemblée nationale, ministre à plusieurs reprises – de l’Industrie aux Réformes administratives – puis conseiller spécial auprès de plusieurs chefs d’État, Mouyabi a incarné une rare constance : rechercher la stabilité plutôt que l’escalade, la négociation plutôt que la rupture.
Né en 1935 dans la Bouenza, formé aussi bien au Gabon qu’en France, il a traversé la deuxième moitié du XXᵉ siècle en témoin direct de grandes figures mondiales : de Mao Zedong à Jacques Chirac, de Tito à Houphouët-Boigny. Ces rencontres, il les évoquait non comme des trophées, mais comme des leçons de gouvernance et de patience politique.
Instituteur, directeur d’école, puis formateur d’enseignants, il a toujours gardé la conviction que l’éducation demeure le socle d’une nation. Même lorsqu’il accédait aux plus hautes responsabilités – ministre, ambassadeur itinérant, préfet – il revendiquait ses racines de pédagogue, soucieux de transmettre savoir et valeurs civiques.
Fondateur du parti social-démocrate UPSD, membre un temps de l’UPADS, André Georges Mouyabi s’est progressivement retiré de la vie partisane pour “laisser la place à la jeunesse”, comme il aimait le rappeler. Père de dix enfants, il s’est consacré dans ses dernières années à sa famille, convaincu que le devoir d’exemplarité commence dans le cercle le plus proche.
Son parcours illustre la possibilité d’une carrière publique guidée par l’intégrité et la recherche permanente du bien commun. Alors que le pays continue de chercher les chemins d’un développement apaisé, l’exemple d’André Georges Mouyabi résonne comme une invitation : celle de préférer la construction à la confrontation.
Qu’il repose en paix. Son nom demeurera associé à cette valeur qu’il plaçait au-dessus de toutes : la paix, toujours.
Léna Keïra
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