Décès de Serge Mombouli, ambassadeur du Congo aux États-Unis

Le 5 septembre 2025, le Congo a perdu l’un de ses plus fidèles représentants à l’étranger. Serge Mombouli, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Congo aux États-Unis, s’est éteint à Washington à l’âge de 66 ans, après une longue maladie.

Né en 1959 à Pointe-Noire, fils d’un diplomate, il avait hérité très tôt du goût des relations internationales. Pourtant, son parcours débuta loin des ambassades : d’abord au département ventes d’Air Afrique à Paris, puis dans le secteur privé américain, où il occupa des fonctions de direction à Houston. Ces expériences forgèrent chez lui un sens aigu des affaires et une capacité à bâtir des ponts entre le monde de l’entreprise et celui des institutions.

En 1997, il fit son entrée à l’ambassade du Congo à Washington comme chargé d’affaires par intérim. Quatre ans plus tard, il était officiellement nommé ambassadeur. Pendant plus de vingt ans, il porta la voix de Brazzaville auprès des autorités américaines, consolidant les liens d’amitié et plaidant pour des relations économiques solides. Convaincu que le développement du Congo passait par l’ouverture et l’investissement, il mit toute son énergie à attirer des capitaux et à promouvoir des partenariats stratégiques.

Son parcours fut aussi marqué par une curiosité intellectuelle constante. En 2011, il participa à un programme de formation de haut niveau à l’Université Harvard consacré à l’innovation et au développement, preuve de son attachement à inscrire la diplomatie dans les dynamiques de modernité.

Depuis 2015, Serge Mombouli était doyen du corps diplomatique africain à Washington, un statut qui illustrait à la fois sa longévité et le respect qu’il inspirait à ses pairs.

Marié, père de six enfants, il laisse l’image d’un homme de conviction, soucieux de servir son pays avec discrétion, constance et loyauté. Sa disparition représente une perte immense pour la diplomatie congolaise et pour tous ceux qui, à Washington comme à Brazzaville, ont croisé son chemin.

Léna Keïra