Une couronne disputée : Fatima Koné, Miss Côte d’Ivoire 2025 au cœur des débats

La soirée du 28 juin 2025 a marqué un tournant dans le concours Miss Côte d’Ivoire. Fatima Koné, représentante de la région du Hambol, a été sacrée reine de beauté nationale. Une victoire saluée par ses partisans, mais contestée par une partie de l’opinion publique.

Âgée de 23 ans et mesurant 1m78, Fatima Koné poursuit une licence en commerce. Sa victoire s’est appuyée sur un large soutien populaire. Selon le Comité Miss Côte d’Ivoire (COMICI), elle a largement dominé le vote du public, désormais décisif dans le résultat final.

<< Fatima Koné a été très loin devant toutes les autres pour ce qui concerne le vote du public >> a déclaré Thierry Coffie, secrétaire général du COMICI. Il précise que ce vote représentait 40% de la note finale, tout comme celle du jury. La préparation des candidates, incluant notamment un accompagnement psychologique, comptait pour 20%.

Pourtant, cette élection n’a pas fait l’unanimité. Plusieurs internautes, anciens candidats et spécialistes du concours ont exprimé leurs réserves quant au choix final. Certains remettent en question l’adéquation de Fatima Koné avec les canons traditionnels de la beauté ivoirienne.

Sandra Koffi Plebou, experte du concours et communicante au sein de l’Ivoire Black History Month, l’a affirmé sans détour : "Fatima Koné n’a pas les canons de beauté d’une miss."

D’autres, comme Danielle Boué, finaliste en 2022, ont exprimé un avis plus nuancé << Quand la deuxième dauphine a terminé son discours, c’était mon choix. Mais je sais aussi que d'autres critères sont pris en compte, comme le comportement lors de la mise au vert >>

Face aux critiques, Fatima Koné a choisi la hauteur et la spiritualité. Dans un message publié sur sa page Facebook, elle a tenu à remercier ses soutiens et à témoigner de son parcours << Je n’ai pas seulement vécu un concours. J’ai vécu une école de foi, de dépassement, de maturité et d’humilité >>

Elle évoque une présence divine constante tout au long de l’aventure, soulignant la dimension personnelle et intérieure de son cheminement.

Depuis 1997, le COMICI cherche à moderniser son processus de sélection. L’introduction d’un vote populaire, renforcé cette année par une ouverture trois semaines avant la finale, vise à impliquer davantage les Ivoiriens. La préparation, encadrée par des professionnels, est également devenue un critère essentiel.

La victoire de Fatima Koné symbolise peut-être une transformation des critères de beauté et de leadership au sein du concours. Malgré les débats, elle incarne une nouvelle génération de Miss : plus connectée au public, mais aussi soumise à des jugements plus tranchés.

Seule certitude, la route vers Miss Monde s’annonce exigeante, et Fatima Koné devra désormais convaincre au-delà des frontières ivoiriennes.

Léna Keïra