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RDC : la condamnation de Constant Mutamba, un signal fort contre l’impunité

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Le verdict tombé ce mardi 2 septembre à Kinshasa marque un tournant dans la lutte contre la corruption en République démocratique du Congo. En condamnant l’ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba, à trois ans de travaux forcés et en l’écartant de toute fonction publique pour cinq ans, la Cour de cassation a voulu frapper un grand coup contre les pratiques de détournement des fonds publics.


Au centre du dossier : près de 20 millions de dollars versés indûment à l’entreprise Zion Construction, dans le cadre d’un marché destiné à la construction d’un centre pénitentiaire à Kisangani. Ces fonds provenaient des réparations versées par l’Ouganda à la RDC pour les crimes commis dans l’Est du pays au début des années 2000. Une provenance hautement symbolique qui rend l’affaire encore plus sensible.



Mutamba, qui avait quitté son poste de ministre mi-juin sous la pression du Parlement, se défendait en invoquant des « réseaux mafieux » hostiles à ses réformes judiciaires. Mais pour les juges, l’ancien Garde des sceaux a bel et bien fait preuve d’« intention frauduleuse », en autorisant un paiement largement supérieur au plafond légal fixé par la loi.


Sa condamnation ne peut faire l’objet d’aucun appel, ce qui ferme définitivement la porte à tout recours. Escorté et placé en résidence surveillée dès l’aube du jour du jugement, l’ex-ministre a vu ses partisans dispersés par la police aux abords de son domicile.


Si la peine prononcée est inférieure aux dix ans de travaux forcés requis par le ministère public, elle n’en reste pas moins lourde de conséquences. En écartant un ancien ministre de la sphère publique et politique, la justice congolaise envoie un message : les dossiers de corruption les plus sensibles n’épargneront plus les figures de l’exécutif.


Au-delà de l’homme, cette décision questionne la gouvernance des fonds liés aux réparations internationales et rappelle l’urgence d’une gestion transparente des ressources publiques.





Léna Keïra

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