AriS’LAM, la voix du Congo qui illumine la CASP 2025 en Guinée
- Excelsior INFO
- il y a 20 heures
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La poésie parlée a encore prouvé sa puissance en Afrique. À Conakry, où s’est déroulée la 4ᵉ Coupe d’Afrique de Slam-Poésie (CASP) 2025, un nom a particulièrement résonné parmi les vers, les applaudissements et l’énergie du public : AriS’LAM, nouvel ambassadeur du verbe venu du Congo.
Durant quatre jours, les meilleurs slameurs du continent se sont affrontés dans une compétition exigeante mêlant créativité, maîtrise scénique et engagement. Parmi les 38 compétiteurs représentant des pays tels que le Sénégal, le Bénin, le Gabon ou encore la Guinée, l’artiste congolais s’est démarqué par une constance impressionnante. À chaque manche, son talent a semblé gagner en intensité, jusqu’à s’imposer comme une évidence.
Derrière le nom de scène AriS’LAM se cache Jhonson Jefferson Aristide, un artiste dont le parcours surprend autant qu’il inspire. Militaire formé à l’école préparatoire générale LECLERC à Brazzaville, il a façonné une écriture où la discipline se mêle à la sensibilité. Ce contraste, qu’il porte comme une identité artistique, a créé une dynamique unique sur scène : une parole rigoureuse, mais vibrante ; engagée, mais profondément humaine.
Après son sacre, le nouveau champion d’Afrique s’est exprimé avec une simplicité touchante « Représenter le Congo était une responsabilité immense… La préparation n’a pas été facile, choisir les textes encore moins. Mais je remercie Dieu et tous ceux qui ont levé le drapeau avec moi. »
Il a également dédié sa victoire aux Anciens Enfants de Troupe (AET), sa grande famille de formation militaire, qui l’a accompagné de son soutien jusqu’en Guinée.
Bien plus qu’un concours, la Coupe d’Afrique de Slam-Poésie fonctionne comme une agora moderne où les voix de la jeunesse africaine s’élèvent pour interroger leur époque. En Guinée, cette édition a particulièrement mis en avant le slam comme outil de prise de parole citoyenne. Gouvernance, mémoire, environnement, société : autant de thèmes que les artistes ont abordés avec lucidité et émotion.
Si le Congo savoure ce triomphe, le pays hôte n’a pas démérité. La Guinée s’est illustrée en prenant la deuxième place, portée par un public galvanisé et une scène slam locale en pleine effervescence. Le Ghana, fidèle à sa tradition oratoire, complète le podium à la troisième marche.
Avec la victoire d’AriS’LAM, cette 4ᵉ CASP restera comme celle où un militaire-poète a su unir force, émotion et éloquence pour toucher un continent entier. Un rappel vibrant que la poésie, lorsqu’elle rencontre une voix authentique, peut devenir un acte de résistance, un geste d’amour et un héritage culturel partagé.
Léna Keïra




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