Présidentielle 2025 au Cameroun : Léon Theiller Onana défie Paul Biya et secoue le RDPC

Le 2 juillet 2025, une annonce inattendue secoue la scène politique camerounaise. Léon Theiller Onana, conseiller municipal et membre du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), a déclaré son intention de se porter candidat à l’élection présidentielle d’octobre. Ce faisant, il entend contester frontalement la domination de Paul Biya, chef de l'État depuis 43 ans et président national du RDPC.

Selon Onana, Paul Biya, âgé de 93 ans, n’a plus la légitimité ni la capacité de représenter le parti au scrutin présidentiel. Il accuse les instances dirigeantes du RDPC de violer les statuts internes et dénonce l’absence de congrès depuis 2011, affirmant que cela prive le parti de direction légitime. Pour appuyer sa démarche, il a récemment saisi la justice administrative afin de faire constater ces manquements.

En réaction, Benoît Ndong Soumhet, ministre chargé de mission à la présidence et cadre influent du RDPC, a qualifié la candidature d’Onana de pure « déraison ». Il rappelle que l’article 27, alinéa 3 des statuts du parti établit clairement que « le président national est automatiquement le candidat à l’élection présidentielle ». Pour lui, la sortie d’Onana relève davantage de la farce que d’un débat politique sérieux : « On en rigole. [...] Comment peut-il être candidat dans ces conditions ? »

Mais Léon Theiller Onana ne se laisse pas démonter. Il affirme que de nombreux militants à la base le soutiennent et qu’il incarne une nouvelle génération prête à en finir avec ce qu’il qualifie de « bévues » des anciens. « Depuis 2018, aucun conseil ministériel n’a été tenu. Ceux qui rient aujourd’hui sont les véritables manipulateurs de ce système. Il est temps que ça cesse », a-t-il déclaré avec fermeté.

Alors que le calendrier électoral se précise et qu’aucune annonce officielle de congrès du RDPC n’est prévue, Onana vient de lancer une nouvelle action judiciaire visant à annuler les récentes décisions du bureau politique du parti. Toutefois, les modalités concrètes de sa candidature restent floues.

L’affaire illustre les tensions croissantes au sein du RDPC, à l’approche d’une présidentielle dont l’issue reste incertaine, dans un contexte où la jeunesse politique cherche visiblement à prendre sa place.

Léna Keïra