Intégration monétaire africaine : Yvon Sana Bangui placé au cœur d’un tournant stratégique pour le continent
- Excelsior INFO
- 1 déc.
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Dernière mise à jour : 2 déc.
Les travaux annuels de l’Association des Banques Centrales Africaines (ABCA), tenus du 23 au 28 novembre à Yaoundé, ont marqué une étape décisive dans l’ambition d’une intégration financière renforcée en Afrique. Au-delà du simple renouvellement de la présidence, confiée à Yvon Sana Bangui, gouverneur de la BEAC, les assises ont mis en lumière une dynamique nouvelle : l’accélération du chantier vers une future union monétaire africaine.
Élu à l’unanimité, Yvon Sana Bangui hérite d’une feuille de route hautement stratégique. Son mandat s’ouvrira sous le signe d’une exigence claire : transformer l’Institut monétaire africain (IMA) en véritable moteur du projet de Banque centrale africaine.
Dans un paysage marqué par la présence de 41 banques centrales, le nouveau président a plaidé pour une approche disciplinée et coordonnée : un seul objectif majeur, une seule direction.
L’Institut monétaire africain n’est plus un concept lointain mais une structure appelée à devenir l’architecte des futures politiques monétaires continentales.
Les gouverneurs réunis à Yaoundé ont souligné la nécessité de produire des données statistiques harmonisées, d’élaborer des cadres juridiques communs et de renforcer les convergences macroéconomiques autant de prérequis essentiels à la construction d’une union monétaire crédible.
La présidente sortante, Dr Priscilla Muthoora Thakoor, a mis en garde contre un risque encore trop peu intégré : le choc climatique sur les systèmes financiers africains.
Selon elle, la vulnérabilité du continent exige des politiques monétaires adaptées, une supervision mieux outillée et un accès élargi aux financements verts, encore limités par la rareté des données climatiques disponibles.
Au-delà de l’intégration monétaire, un autre front s’ouvre : celui de la digitalisation des services financiers.
Les banques centrales ont évoqué la mise en place, dès 2026, d’un mécanisme continental de veille sur les innovations telles que le mobile money, les fintechs ou encore les monnaies numériques souveraines.
Objectif : anticiper les risques, harmoniser les réglementations et éviter une fragmentation qui pourrait freiner la stabilité financière.
Entre défis climatiques, essor du numérique et ambition d’une union monétaire, la présidence d’Yvon Sana Bangui intervient à un moment charnière.
Au-delà de la symbolique, sa mission s’inscrit dans une perspective plus large : celle de redessiner l’architecture financière du continent et de renforcer sa souveraineté économique.
L’élection unanime du gouverneur de la BEAC traduit une volonté commune : faire entrer l’Afrique dans une nouvelle ère de stabilité et d’intégration. Désormais, tout l’enjeu sera de transformer cette vision en action concrète.
Léna Keïra




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