Haïti : un nouveau contingent kényan débarque alors que se poursuit la rotation des forces internationales

Haïti a accueilli, lundi 8 décembre, un nouveau groupe de 230 policiers kényans, déployés dans le cadre de la rotation régulière de la mission de soutien sécuritaire. Cette arrivée marque une nouvelle phase dans le dispositif international engagé pour aider le pays à contenir l’escalade de la violence orchestrée par les groupes armés.

Parallèlement à cette entrée sur le territoire, une centaine de policiers kényans ont quitté Port-au-Prince pour regagner Nairobi. Cette alternance, désormais bien rodée, vise à maintenir la performance opérationnelle des forces africaines tout en permettant aux équipes présentes depuis plusieurs mois de se reposer ou d’être redéployées.

Initialement engagés dans la Mission multinationale de soutien à la sécurité, les policiers kényans franchissent une nouvelle étape : ils deviennent officiellement la première unité étrangère intégrée à la Force de suppression des gangs, récemment mise en place pour centraliser les efforts contre les organisations criminelles.

Leur expérience dans la lutte contre les réseaux structurés fait de ce contingent un atout décisif pour renforcer les opérations conjointes menées avec la Police nationale d’Haïti.

Le commandant en chef kényan, Godfrey Otunge, a personnellement accueilli les nouveaux effectifs lors d’une cérémonie organisée à leur arrivée. À ses côtés, le directeur général de la PNH, Vladimir Paraïson, a souligné l’importance de la coopération entre les deux pays face aux défis sécuritaires persistants.

La présence de diplomates étrangers dont l’ambassadeur de France, un représentant canadien et le chargé d’affaires des Bahamas témoigne de l’intérêt international porté à la stabilisation d’Haïti. Leur participation illustre la dimension multilatérale de l’engagement en cours.

Le président du Conseil présidentiel de transition, Laurent Saint-Cyr, a également assisté à l’événement. Pour les autorités haïtiennes, cette rotation représente un signal fort : malgré les difficultés, le dispositif international reste engagé pour soutenir la reprise du contrôle territorial.

À peine installés, les policiers kényans entameront leurs opérations conjointes avec les unités locales déjà positionnées sur le terrain. Leur rôle consistera notamment à cibler les groupes criminels actifs, sécuriser des zones stratégiques et offrir un appui technique à la PNH.

À travers cette nouvelle rotation, Haïti espère renforcer la continuité des opérations et maintenir la pression sur les groupes armés qui continuent de représenter une menace majeure pour la population.

Léna Keïra