Guinée-Bissau : un général prend la tête d’une transition militaire après l’arrestation du président Embalo
- Excelsior INFO
- 28 nov.
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La crise politique en Guinée-Bissau a franchi un nouveau cap ce jeudi 27 novembre. L’armée, déjà déployée dans les rues de la capitale depuis plusieurs jours, a officialisé la nomination du général Horta N’Tam comme président d’une transition d’un an, après la mise à l’écart du chef de l’État Umaro Cissoko Embalo.
La cérémonie, organisée au siège de l’état-major des forces armées, a réuni les principaux commandants militaires. Horta N’Tam, ancien chef d’état-major de l’armée de terre, a prêté serment pour diriger une transition qualifiée de « nécessaire » par les officiers, sans que les modalités politiques de cette période ne soient clairement définies.
Le nouveau dirigeant est présenté comme un proche d’Umaro Embalo, désormais détenu, mais aussi comme un homme d’appareil « respecté » au sein des forces armées. Son profil, jusque-là discret, intrigue autant qu’il inquiète dans un contexte où l’armée a souvent pesé sur la vie politique bissau-guinéenne.
Depuis l’arrestation du président Embalo, plusieurs personnalités politiques ont également été interpellées, parmi lesquelles l’opposant Domingos Simoes Pereira. D’autres, comme le candidat Fernando Diaz de Costa, affirment vivre cachés par crainte d’arrestation.
À Bissau, la vie reste suspendue : commerces fermés, rues désertes, stations-service non approvisionnées. Malgré la levée du couvre-feu, la population attend des signes d’apaisement. Les communications téléphoniques restent perturbées, tandis que les médias privés sont toujours silencieux, faute d’autorisation pour émettre.
Dans son premier discours, le général Horta N’Tam a justifié la prise de pouvoir par une volonté de prévenir “un désordre public imminent”, évoquant des risques liés à des réseaux de narcotrafic qui auraient tenté, selon lui, de manipuler le processus électoral. Aucune preuve n’a pour l’instant été rendue publique pour étayer ces accusations.
Les forces armées assurent cependant que les frontières sont rouvertes et qu’un retour progressif des activités économiques et scolaires sera organisé dans les prochains jours.
La Cédéao a immédiatement dénoncé “un coup d’État”, rappelant que des élections générales étaient en cours avant l’intervention de l’armée. L’organisation menace de prendre des “sanctions appropriées” si l’ordre constitutionnel n’est pas rétabli.
L’ONU, le Ghana et la Russie ont également exprimé leur préoccupation face aux arrestations et à la suspension du processus démocratique. Le Sénégal, voisin influent et traditionnellement impliqué dans la médiation régionale, n’a pas encore réagi publiquement.
Léna Keïra




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