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Cémac : vers un financement plus autonome et durable de la communauté

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Réunis à Brazzaville les 27 et 28 octobre, les délégués du Comité inter-États de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC) ont entamé une réflexion approfondie sur la mise en place d’un mécanisme budgétaire plus stable pour la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac). L’enjeu n’est plus seulement d’adopter un budget, mais de repenser en profondeur son mode de financement pour garantir la viabilité des politiques d’intégration régionale.



Alors que le budget prévisionnel 2026 est estimé à 85,29 milliards FCFA, en légère hausse de 2,4 % par rapport à 2025, les experts soulignent que cette progression cache une fragilité structurelle : la diminution des recettes issues de la Taxe communautaire d’intégration (TCI) et du Fonds de développement communautaire (Fodec).



Le président du Comité inter-États, Éric Mbendé, a mis en garde contre cette tendance « Cette situation nous interpelle tous, et nécessite que des mesures vigoureuses et urgentes soient prises par la Commission de la Cémac pour l’implémentation du nouveau mécanisme de collecte automatique de la TCI et l’apurement des arriérés de la TCI dus par les États membres », a-t-il déclaré, insistant sur l’urgence d’une réforme de la gouvernance financière.



Pour nombre de délégués, la TCI, principale ressource propre de la Cémac, devrait redevenir un levier d’autonomie plutôt qu’une source d’incertitude. Le vice-président de la Cémac, Charles Assamba Ongodo, a rappelé la nécessité de redonner à la communauté la maîtrise de ses moyens « Le niveau de financement faible et instable ne peut permettre à la communauté de prétendre couvrir ses besoins en fonctionnement, en investissement et en équipement », a-t-il souligné.



Il a plaidé pour un engagement ferme des États membres à mettre intégralement en œuvre le Mécanisme autonome de financement, afin de rompre avec la dépendance aux ressources extérieures.



La Cémac prévoit d’adopter prochainement un budget-programme, une innovation qui impose une planification budgétaire pluriannuelle. Mais, comme le rappelle Charles Assamba Ongodo « Si la communauté ne maîtrise pas le financement, comment pourrait-elle faire ses prévisions à moyen terme ? Et comment pourrait-elle mettre en œuvre le budget-programme ? »



Ce questionnement illustre le défi central : sans ressources pérennes, les ambitions d’intégration économique et de développement collectif risquent de rester théoriques.



Les experts présents à Brazzaville ont également examiné les rapports financiers des institutions spécialisées de la Cémac et les orientations macroéconomiques à moyen terme. L’objectif global reste clair : doter la communauté d’un instrument budgétaire robuste, capable d’accompagner la transformation structurelle de la région.



« L’enjeu de cet objectif est d’aboutir à une allocation optimale des ressources dans un marché commun ouvert au jeu de la concurrence et qui incite à l’innovation, au développement de l’offre locale et des chaînes de valeur… », a conclu M. Assamba Ongodo, en insistant sur la finalité de ces réformes : stimuler la croissance endogène et améliorer le bien-être des populations.





Léna Keïra

 
 
 

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