Congo : vers une levée encadrée de la suspension des importations de machettes et motos d’ici décembre
- Excelsior INFO
- 17 nov.
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Le gouvernement congolais s’apprête à mettre fin, dès le mois de décembre, à la suspension provisoire de l’importation des machettes et des motos. L’annonce a été faite par le ministre du Commerce et de la Consommation, Claude Alphonse N’Silou, lors de la séance de questions orales à l’Assemblée nationale le 14 novembre.
Cette décision marque une nouvelle étape dans la stratégie nationale de prévention des risques liés aux outils potentiellement dangereux, une préoccupation devenue prioritaire à la suite de plusieurs signaux jugés alarmants.
Selon le ministre, la suspension temporaire avait été instaurée après la détection d’une entrée inhabituelle et massive de machettes aux frontières, phénomène qui a éveillé l’attention des services de sécurité.
L’objectif premier n’était pas d’interdire l’usage de ces outils du quotidien, mais d’empêcher qu’ils ne soient détournés de leur usage agricole ou professionnel.
« La mesure nous a permis d’évaluer le circuit d’approvisionnement et d’identifier les failles de sécurité afin de mieux protéger la population », a expliqué le ministre d’État, insistant sur le caractère préventif de la suspension.
Durant la période de gel des importations, plusieurs ministères Sécurité, Agriculture et Commerce ont travaillé à l’élaboration d’un cadre réglementaire rénové, destiné à contrôler plus efficacement l’accès aux machettes et aux motos sans freiner l’activité économique, notamment dans les zones rurales.
Cette nouvelle réglementation devra permettre de :
tracer les importations,
identifier les acteurs habilités à commercialiser ces outils,
prévenir leur circulation entre les mains de mineurs ou d’individus non surveillés.
Le ministre a d’ailleurs confirmé que les forces de l’ordre avaient récemment intercepté un nombre inquiétant de machettes détenues par des mineurs, ce qui a renforcé l’urgence de la réforme.
Claude Alphonse N’Silou a tenu à apaiser les inquiétudes nées dans l’opinion publique au lendemain de la suspension :
« Aucun texte n’a interdit la vente de machettes ou de motos dans le pays. Les stocks disponibles dans les commerces sont largement suffisants », a-t-il affirmé.
La mesure visait donc les importations, non la commercialisation intérieure.
Un Parlement mobilisé sur les enjeux de sécurité et d’approvisionnement
Les députés ont profité de la séance pour interroger le gouvernement sur :
les motivations profondes de la suspension,
l’existence éventuelle de fabricants locaux pouvant réduire la dépendance aux importations,
les conditions techniques et sécuritaires qui permettront d’autoriser de nouveau les entrées.
Au total, sept membres du gouvernement, parmi lesquels le Premier ministre Anatole Collinet Makosso, ont participé à la séance. Les discussions ne se sont pas limitées à la suspension des importations : elles ont également porté sur des thématiques essentielles telles que les finances publiques, le secteur de la santé, l’entretien du réseau routier et la gestion durable des forêts.
Léna Keïra




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