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Congo : un tournant décisif vers un modèle économique ouvert et partenarial

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À l’occasion de la 3ᵉ édition du forum VoxEco, un message clair s’est dégagé : le Congo aborde une phase charnière de son développement, marquée par une transformation profonde de son modèle économique. Le ministre de l’Économie, du Plan et de l’Intégration régionale, Ludovic Ngatsé, a présenté une vision résolument tournée vers l’ouverture, l’innovation et l’investissement privé comme moteur d’une croissance renouvelée.


Alors que le pays évolue dans un environnement contraint par un endettement élevé et d’importantes attentes en matière d’infrastructures, le gouvernement entend remodeler son système économique pour réduire ses fragilités. Cette mutation passe par une modernisation accélérée des services publics, la digitalisation des finances et la mise en œuvre de réformes sectorielles structurantes, notamment dans l’énergie avec de nouveaux pipelines destinés à sécuriser l’approvisionnement.


Mais au-delà des chantiers techniques, c’est une nouvelle philosophie de développement qui se dessine. Ludovic Ngatsé a rappelé sans ambiguïté que « la seule issue, c’est d’améliorer le climat des affaires pour attirer des partenaires, soit sous forme d’investissement direct étranger, soit sous forme de partenariat public privé ou encore intéresser d’autres financements innovants, qui peuvent venir en secours aux difficultés de l’État. »


Ce virage stratégique confirme la volonté du Congo de sortir d’un modèle fondé principalement sur la dépense publique. Le pays s’aligne progressivement sur les standards de la CEMAC et renforce son intégration régionale, en misant sur un cadre plus attractif et transparent pour les investisseurs. Les réformes institutionnelles engagées avec l’appui technique de partenaires tels que la Banque mondiale visent à lever les obstacles qui freinent encore l’initiative privée.


En prônant une économie plus concurrentielle, Ludovic Ngatsé affirme également que « le Congo s’est engagé résolument dans la voie de la libéralisation, et ne pourra pas se développer uniquement avec les capitaux publics donc il lui faut attirer le privé et cela passe d’abord par l’amélioration du climat des affaires. » Une déclaration qui reflète la volonté de bâtir une croissance durable fondée sur la coopération et l’investissement responsable.


Les ambitions du pays s’appuient sur des secteurs considérés comme stratégiques : mines, pétrole, agriculture, services, mais aussi infrastructures connectées à l’échelle sous-régionale. Le développement des zones économiques spéciales, notamment celle de Pointe-Noire, constitue l’un des leviers majeurs de cette transformation. Selon le ministre, une fois ces projets structurants complètement opérationnels, la croissance pourrait dépasser les 10 %, à condition de résoudre les fragilités persistantes, notamment en matière d’accès à l’électricité.


Par ailleurs, le regain de confiance exprimé par les marchés financiers internationaux est perçu comme une confirmation de la nouvelle orientation du Congo. Comme l’a souligné Ludovic Ngatsé, « cela montre que les spécialistes, ne nous voient pas forcément, comme nous-mêmes nous nous voyons, c’est-à-dire qu’ils ne voient pas le verre à moitié vide, ils le voient plutôt plus à moitié plein. Voilà, ils ont confiance dans la capacité du Congo à maîtriser son destin et à créer de la richesse, les années à venir. »


Cette dynamique, fondée sur la crédibilité, l’ouverture et la modernisation, marque peut-être le début d’une nouvelle ère économique. En misant sur la diversification, le renforcement de la gouvernance, la valorisation du capital humain et l’association stratégique du secteur privé, le Congo ambitionne de poser les bases durables d’un développement inclusif et résilient.





Léna Keïra

 
 
 

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