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CONGO–BRAZZAVILLE / HANDBALL : UNE CRISE DE GOUVERNANCE QUI MENACE L’AVENIR DE LA DISCIPLINE

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Le handball congolais traverse l’une des périodes les plus troubles de son histoire récente. Les décisions prises le 17 décembre 2025 par la Fédération congolaise de handball (FECOHAND) ont provoqué une onde de choc au sein de la famille handballistique nationale, ravivant un profond malaise déjà latent autour de la gouvernance de la discipline



Au cœur de la polémique, une série de sanctions jugées excessives par de nombreux acteurs du handball, prises en pleine dynamique de relance de la pratique à travers le tournoi national de cohésion et de fraternité organisé à Brazzaville par la plateforme « Dynamique : le Réveil du handball congolais ». Une initiative saluée par plusieurs clubs comme un souffle nouveau pour un sport en perte de vitesse, mais sévèrement réprimée par l’instance fédérale.




La FECOHAND a infligé une amende de 15 millions de FCFA à la Dynamique organisatrice du tournoi, suspendu pour deux ans 75 membres du comité d’organisation et retiré l’affiliation à 25 clubs ayant pris part à la compétition. À cela s’ajoute la suspension d’entraîneurs n’ayant pas suivi un stage de licence IHF, une mesure perçue comme déconnectée du contexte réel de fonctionnement du handball local.



Pour les dirigeants de clubs et les techniciens, ces décisions dépassent le simple cadre disciplinaire. Elles constituent, selon eux, une menace directe pour la survie même de la discipline, en sanctionnant indistinctement des initiatives, des structures et des acteurs qui contribuent pourtant à maintenir le handball actif sur le terrain.



Au-delà des sanctions, le débat s’est rapidement déplacé vers un enjeu plus fondamental : la légitimité du comité exécutif de la FECOHAND. Dans une déclaration rendue publique le 19 décembre, plusieurs dirigeants et anciens handballeurs ont remis en cause l’autorité morale et juridique de l’actuelle fédération, issue selon eux d’un processus électoral contesté.



Ils s’appuient notamment sur la sentence arbitrale de la Chambre de conciliation et d’arbitrage du sport (CCAS) du 16 août 2025, qui avait annulé une précédente assemblée générale, ainsi que sur les dispositions du Code du sport et les circulaires ministérielles encadrant l’olympiade 2025-2028.



Face à ce qu’ils qualifient de dérives « anti-statutaires et antisportives », les contestataires appellent à l’intervention du ministère en charge des Sports et du Comité national olympique et sportif congolais. Leur principale exigence : la reprise complète du processus électoral afin de doter le handball congolais d’une gouvernance consensuelle et reconnue par tous.



En filigrane, c’est la place de l’intérêt général du sport qui est posée. Pour de nombreux observateurs, la multiplication des sanctions, dans un contexte de fragilité structurelle du handball, risque d’achever une discipline déjà confrontée à des difficultés financières, organisationnelles et de formation.



Alors que les terrains recommençaient timidement à vibrer grâce aux initiatives locales, la crise actuelle révèle une fracture profonde entre l’instance dirigeante et la base sportive. Sans dialogue inclusif et sans clarification institutionnelle, le handball congolais pourrait s’enliser durablement dans des conflits internes, au détriment des athlètes, des clubs et de la jeunesse sportive du pays.



L’avenir de la discipline semble désormais suspendu à la capacité des autorités sportives à restaurer la confiance, rétablir la légalité et replacer le développement du handball au-dessus des querelles de pouvoir.







Léna Keïra

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