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Uvira sous pression : la nomination d’un général rallume les tensions

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À Uvira, la nomination du général Olivier Gasita Mukunda à un poste stratégique au sein des FARDC a déclenché une onde de choc qui dépasse le simple cadre militaire. Loin d’être accueillie comme une décision administrative ordinaire, cette désignation est perçue par une partie de la population comme une véritable provocation.


Dès lundi matin, les rues de la cité ont été envahies par des foules déterminées, encadrées par la société civile locale. Le ton des manifestants ne laissait aucune place au doute : l’arrivée de Gasita est jugée inacceptable et synonyme de menace pour la stabilité du territoire. Les accusations de collusion avec le M23, lors de la chute de Bukavu en février, continuent de peser lourdement sur son image.


Un mémorandum adressé au président de la République exige déjà son remplacement par un officier « digne de confiance ». Mapenzi Manyebwa, figure de la société civile, estime que l’État est en train de « jouer avec le feu » et avertit que des journées villes mortes pourraient être décrétées si rien ne change.

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La manifestation, globalement pacifique, a toutefois basculé dans la panique après des tirs de sommation. Des sources citoyennes évoquent des pertes humaines et plusieurs blessés, un bilan encore à confirmer.


Au-delà des chiffres et des slogans, cette crise met en lumière un malaise plus profond : le fossé entre les décisions de Kinshasa et la perception qu’en a la population à l’Est du pays. Dans une région fragilisée par les conflits, chaque nomination militaire prend une dimension politique.


La colère qui gronde à Uvira illustre ce climat de méfiance. Sans un geste rapide du gouvernement central, la contestation pourrait s’étendre et renforcer l’impression, déjà bien ancrée, que les populations locales sont les premières victimes de choix imposés d’en haut.





Léna Keïra

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