Ukraine : l’avenir incertain de l’Église orthodoxe liée à Moscou
- Excelsior INFO
- 8 sept.
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En Ukraine, le débat autour de l’Église orthodoxe ukrainienne (EOU) prend une nouvelle tournure. Accusée par les autorités de conserver des attaches avec le Patriarcat de Moscou, cette institution religieuse est désormais menacée d’une interdiction qui pourrait marquer un tournant dans les rapports entre religion et souveraineté nationale.
Depuis le déclenchement de l’invasion russe en 2022, Kiev a multiplié les mesures destinées à réduire l’emprise de la Russie sur le territoire, qu’elle soit politique, économique ou culturelle. Dans ce contexte, la question religieuse est devenue sensible. Si l’EOU affirme avoir proclamé son indépendance vis-à-vis de Moscou, le gouvernement ukrainien doute de sa sincérité et met en avant la persistance de réseaux soupçonnés de relayer l’influence russe.
Pour de nombreux Ukrainiens, le dossier dépasse la seule sphère spirituelle : il touche à l’identité nationale et à la protection du pays face aux ingérences extérieures. Les partisans de l’interdiction estiment que l’Église doit clarifier sans ambiguïté sa rupture avec Moscou, tandis que ses fidèles craignent une atteinte à la liberté de culte.
La justice ukrainienne est désormais appelée à trancher. La procédure pourrait s’étendre sur plusieurs mois, entre arguments de sécurité nationale et défense des droits religieux. Quelle que soit l’issue, le débat met en lumière la place particulière qu’occupe la religion dans la construction de la souveraineté ukrainienne, à l’heure où la guerre a redéfini les équilibres du pays.
Léna Keïra




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