Trump reçoit cinq chefs d’État africains pour parler minerais
- Excelsior INFO
- 10 juil.
- 2 min de lecture

Le mercredi 09 juillet 2025, le président des États-Unis, Donald Trump, a convié à la Maison Blanche cinq chefs d’État africains pour une rencontre stratégique aux enjeux multiples. Étaient présents les dirigeants du Liberia, du Sénégal, de la Mauritanie, de la Guinée-Bissau et du Gabon, tous à la tête de pays riches en ressources naturelles. Ce mini-sommet, présenté comme une réunion axée sur les échanges commerciaux, les investissements et la sécurité, s’inscrit dans une volonté américaine affirmée de renforcer sa présence en Afrique face à l’influence croissante de la Chine et de la Russie.
Dès l’ouverture de la réunion, Donald Trump a donné le ton en mettant l’accent sur le potentiel économique des pays invités. Il a évoqué leurs "terres de grande valeur", abritant des "super minerais", du pétrole, du gaz, et surtout des opportunités d’affaires importantes pour les entreprises américaines. Fidèle à sa ligne diplomatique transactionnelle, le président a réitéré sa volonté d’approfondir les partenariats économiques fondés sur les intérêts réciproques.
Chacun des chefs d’État invités a profité de la tribune pour exposer les richesses de son pays. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, président de la Mauritanie, a détaillé les ressources minières de son territoire : uranium, manganèse, terres rares, et des indices de lithium. Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a mis en avant la stabilité politique de son pays et son cadre réglementaire attractif pour les investisseurs étrangers, tout en proposant à Donald Trump d’investir dans un terrain de golf au Sénégal.
Brice Clotaire Oligui Nguema, président du Gabon, a souligné les ressources pétrolières, gazières et minières de son pays. Il a rappelé que le Gabon est, selon l’Institut géologique américain, le deuxième producteur mondial de manganèse, un minerai indispensable à l’industrie des batteries.
En marge des discussions économiques, des négociations plus sensibles ont été engagées. Selon le Wall Street Journal, l’administration Trump a proposé aux dirigeants africains d’accueillir des ressortissants visés par des expulsions des États-Unis, mais dont le rapatriement était jusqu’alors bloqué. Le Soudan du Sud a récemment accepté une telle demande, recevant en juillet huit migrants refoulés de territoire américain.
Cette initiative s’inscrit dans une réorientation plus large de la politique étrangère américaine. Alors que l’Usaid, agence de développement qui bénéficiait à de nombreux pays africains, vient d’être officiellement démantelée, l’accent est désormais mis sur les investissements privés plutôt que sur l’aide internationale traditionnelle. Ce virage a été illustré fin juin, lors d’un sommet en Angola où des entreprises américaines ont annoncé des projets d’infrastructures sur le continent.
Selon Landry Signé, chercheur au Brookings Institution, ce sommet représente une étape critique dans la redéfinition des relations États-Unis-Afrique sous l’ère Trump. Il estime que la réussite de cette stratégie dépendra de la capacité américaine à proposer des partenariats à long terme capables de rivaliser avec les engagements massifs de la Chine et de la Russie, notamment en matière de financement, de présence économique et d’influence politique.
Pour les pays africains présents, l’enjeu est clair : sortir du rôle de bénéficiaires d’aide pour devenir de véritables partenaires économiques. La balle est désormais dans le camp de Washington pour transformer les discours en engagements concrets.
Léna Keïra




Commentaires