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RDC : Mort de Magloire Paluku, une figure culturelle devenue cadre de l’AFC/M23

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Goma a été secouée mercredi par la mort de Magloire Paluku Kavunga, ancien journaliste et acteur culturel devenu haut cadre de l’AFC/M23. L'homme de 58 ans a été abattu dans la ville, ont confié plusieurs sources internes au mouvement. Les circonstances exactes du tir demeurent floues.



Né le 12 décembre 1966 à Butembo, Magloire Paluku n’était pas un inconnu dans la région. Poète, écrivain, musicien, humoriste et animateur, il s’était imposé comme l’une des voix culturelles majeures du Nord-Kivu.

Il est également à l’origine de Radio Kivu 1, une chaîne influente qui a marqué des générations d’auditeurs à l’est du pays.



Son parcours l’avait ensuite conduit au ministère congolais de la Culture, où il avait occupé des fonctions de conseiller culturel puis de directeur de cabinet. Proche de Corneille Nangaa, il avait fini par rejoindre l’AFC/M23 dans un contexte de polarisation croissante dans l’est du pays.




En juillet 2024, Paluku avait été condamné à mort dans le procès visant Corneille Nangaa et 24 autres personnes, accusées de trahison, de crimes de guerre et de participation à un mouvement insurrectionnel.

Son nom figurait parmi les 25 prévenus poursuivis par la Cour militaire de la Gombe.



Malgré la condamnation, il était resté actif au sein de l’AFC/M23, apparaissant comme l’un des porte-voix de la branche politique du mouvement.



La mort de Magloire Paluku intervient au moment où le conflit dans l’est du pays s’intensifie. L’AFC/M23 contrôle plusieurs zones stratégiques dans le Nord et le Sud-Kivu, tandis que Kinshasa continue de dénoncer une « agression » soutenue par le Rwanda, accusation que Kigali rejette.



Aucune version officielle n’a été rendue publique concernant les circonstances exactes du tir mortel.

Entre règlement interne, attaque ciblée ou incident en zone de tension, les hypothèses restent ouvertes.



Au-delà de son engagement rebelle, Paluku laisse l’image d’un homme aux identités complexes : artiste, journaliste, stratège politique, puis cadre d’un mouvement armé.

Sa mort met fin à un parcours singulier, marqué par les contradictions d’une région en crise permanente.





Léna Keïra

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