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RDC : le report du verdict Mutamba ravive le doute sur l’indépendance de la justice


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La décision de reporter au lundi 1er septembre 2025 le verdict dans le procès de Constant Mutamba, ancien ministre de la Justice poursuivi pour le détournement présumé de 19 millions USD, a relancé un vieux débat en RDC : celui de la crédibilité et de l’indépendance du système judiciaire.


Annoncé au dernier moment, le report pour « contraintes organisationnelles » a surpris une opinion déjà méfiante. Dans les rues de Kinshasa comme sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui y voient un signe d’hésitation, voire une incapacité de la justice à trancher en toute indépendance.


Pour les uns, cette affaire confirme la politisation des tribunaux, utilisés comme instruments d’élimination des adversaires. Pour les autres, elle traduit l’impossibilité pour les juges de résister à la pression d’une rue acquise à la cause de Mutamba. Dans les deux cas, c’est la confiance des citoyens dans l’État de droit qui s’effrite.


La mobilisation des partisans de Mutamba, encadrée par une forte présence policière, a donné à l’audience un parfum de confrontation. Des militants de la NOGEC ont occupé certains points stratégiques de Kinshasa, forçant les autorités à déployer véhicules blindés et brigades anti-émeute autour de la Cour de cassation.


Ce climat délétère entretient l’idée que la justice congolaise rend ses arrêts moins dans le calme des prétoires que sous le bruit de la rue et les calculs politiques.


Pendant que la justice se débat dans ses contradictions, la visite de Filippo Grandi, Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, a rappelé une autre urgence : la crise humanitaire qui frappe la RDC. Avec plus de 500 000 réfugiés et près de 6 millions de déplacés internes, le pays fait face à un défi de survie bien plus immédiat que les joutes politiques.


L’appel de Grandi à replacer « l’humain avant la rivalité » résonne comme un contrepoint amer au tumulte qui entoure le procès Mutamba.


Le verdict attendu le lundi 1er septembre 2025 ne sera pas seulement le sort d’un homme politique. Il dira aussi si la justice congolaise peut regagner la confiance d’une population qui doute de son impartialité. Plus qu’un jugement pénal, c’est une épreuve de vérité pour l’État de droit.






Léna Keïra

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