Présidentielle 2026 au Congo-Brazzaville : le retour politique de Pasteur Ntumi
- Excelsior INFO
- 22 juil.
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Le silence politique de Frédéric Bintsamou aura duré près de huit ans. Le samedi 19 juillet 2025, sous le ciel chargé de Kinkala, l’ancien chef rebelle est sorti de l’ombre pour annoncer, sans détour, sa candidature à l’élection présidentielle prévue en mars 2026. Une déclaration qui pourrait bouleverser les équilibres établis de la scène politique congolaise.
À la tête de son parti, le Conseil national des républicains (CNR), Pasteur Ntumi – figure aussi redoutée qu’adulée – a profité du lancement d’une campagne d’adhésion à Kinkala pour faire entendre sa voix. Sur l’esplanade de la gare routière, devant une foule dense et enthousiaste, il a lancé « On ne crée pas un parti pour suivre les autres éternellement. Cette fois, le CNR sera dans la course. »
Le ton est donné. Le message, clair: Ntumi ne veut plus jouer les seconds rôles.
Plus qu’une simple annonce de candidature, c’est un véritable appel au sursaut national que Bintsamou a lancé à la jeunesse congolaise.
« Le futur du Congo commence par toi », a-t-il martelé, invitant les jeunes à rejoindre le CNR et à devenir acteurs du changement.
Pour son public, essentiellement jeune, le message résonne fort. Dans un pays où la jeunesse peine à trouver sa place dans les sphères de décision, l’ex-rebelle tente de se positionner en porteur d’espoir, voire de renouveau.
Ancien chef des miliciens Ninjas, Frédéric Bintsamou reste lié à l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire récente du Congo. Après la présidentielle contestée de 2016, les affrontements entre ses troupes et les forces gouvernementales avaient plongé le Pool dans une crise humanitaire, causant le déplacement de centaines de milliers de civils.
Malgré ce lourd passif, son influence politique demeure. Depuis la fin des combats en 2017, Pasteur Ntumi s’était volontairement effacé, entretenant un retrait discret mais stratégique. Aujourd’hui, il revient en homme politique aguerri, fort de deux décennies d’expérience et prêt à jouer un rôle de premier plan.
La candidature de Ntumi redessine les contours d’une présidentielle qui, jusqu’alors, semblait verrouillée. Dans un système largement dominé depuis des décennies par le président Denis Sassou-Nguesso, l’entrée en lice du leader du CNR pourrait modifier la dynamique.
Si certains y voient une tentative désespérée de reconquête politique, d’autres estiment que son retour pourrait galvaniser une frange de la population en quête de changement.
Alors que le pays tente encore de panser les blessures du passé, cette candidature soulève de nombreuses interrogations, vers un nouveau bras de fer politique ? Une opportunité de réconciliation ? Ou un catalyseur de tensions ?
Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : avec Pasteur Ntumi dans la course, l’élection présidentielle de 2026 ne sera pas une simple formalité. Elle pourrait marquer un tournant décisif dans l’histoire politique du Congo-Brazzaville.
Léna Keïra




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