Ouattara entame un quatrième mandat lors d’une cérémonie solennelle à Abidjan

La Côte d’Ivoire a vécu, le lundi, une nouvelle page de son histoire politique avec l’investiture officielle du président Alassane Ouattara, réélu à l’issue du scrutin du 25 octobre. La cérémonie s’est tenue au palais présidentiel, en présence d’un impressionnant cortège de dirigeants africains et de personnalités internationales.

Ouverte peu avant midi par la présidente du Conseil constitutionnel, Chantal Nanaba Camara, l’audience solennelle a confirmé l’entrée du chef de l’État dans un quatrième mandat de cinq ans. Le Conseil constitutionnel avait validé les résultats le 4 novembre, attribuant au président sortant 89,77 % des suffrages, soit plus de 3,7 millions de voix.

Après le serment et la remise des insignes de Grand maître des Ordres nationaux par Ally Coulibaly, Alassane Ouattara s’est engagé dans un discours axé sur l’avenir. Il a assuré vouloir conduire « une Côte d’Ivoire plus forte, moderne et ambitieuse », misant sur l’innovation, la transformation agricole et le dynamisme du secteur privé. Il a également réaffirmé sa volonté de préparer « la transition générationnelle », thème devenu central dans ses discours récents.

Le président a exprimé sa gratitude envers les électeurs, saluant « le choix souverain des Ivoiriens » et félicitant les autres candidats, parmi lesquels Simone Ehivet, Ahoua Don Mello, Jean-Louis Billon et Henriette Lagou, pour leur participation au processus démocratique. Ces derniers avaient toutefois recueilli des scores très faibles, allant de 1,15 % à 2,42 % des voix.

Cette investiture s’est déroulée dans un contexte politique tendu, l’opposition ayant dénoncé un mandat jugé « anticonstitutionnel », marqué par l’absence de plusieurs figures majeures exclues de la course présidentielle.

La cérémonie a rassemblé un large parterre de dirigeants, dont les présidents du Sénégal, du Gabon, du Congo, de la Mauritanie et de Djibouti, ainsi que plusieurs anciens chefs d’État africains. Des représentants de la France, du Maroc, de la RDC et de la Guinée équatoriale ont également pris part à l’événement.

Réélu pour la première fois en 2010, puis reconduit en 2015, 2020 et désormais 2025, Alassane Ouattara entame un nouveau quinquennat placé sous le signe de la continuité, mais aussi des défis socio-économiques et politiques à venir.

Léna Keïra