Ngo: Un jeune homme retrouvé pendu dans une cellule : colère et violences à Ngo
- Excelsior INFO
- 26 mai
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Nego Eboué Abbé avait été interpellé dans la nuit du 24 au 25 mai après avoir agressé son voisin, qu’il accusait de sorcellerie. Selon des témoins, il avait enfoncé la porte du domicile de ce dernier. Alertée, la police l’avait arrêté et placé en garde à vue pour violation de domicile, menaces et trouble à l’ordre public.
Quelques heures plus tard, donc dimanche matin, il a été retrouvé pendu dans sa cellule du commissariat de Ngo, dans des circonstances encore floues.

L’annonce du décès a déclenché une vive réaction. Estimant que la police est directement responsable, des jeunes en colère ont pris d’assaut le commissariat. Le bâtiment et deux véhicules opérationnels ont été incendiés. La violence a failli s’étendre à la résidence du commissaire, qui a été en partie vandalisée avant d’être protégée de justesse par l’intervention de riverains.
La version officielle évoque un suicide. Mais de nombreuses zones d’ombre persistent
Comment un détenu a-t-il pu se pendre dans une cellule censée être vide de tout objet dangereux ?
Était-il sous surveillance ?
Était-il seul ou détenu avec d’autres personnes ?
Pourquoi les policiers n'ont-ils rien vu ?
Pourquoi la famille du défunt a-t-elle refusé initialement de récupérer le corps ?
La ville de Ngo n’en est pas à sa première crise de ce type. En 2009, un policier ayant tué accidentellement un enfant avait été lynché par la population. Le commissariat avait été incendié, et les armes saisies. En 2019, à Kéllé, un jeune homme tué par des gendarmes en détention avait provoqué un soulèvement, le commandant de brigade avait été tué et les locaux de la gendarmerie détruits.
Ces événements s’ajoutent à une série de drames qui traduisent une crise profonde entre les forces de l’ordre et les populations. À Ngo comme dans d'autres localités du Congo, la confiance semble rompue, et l'exigence de justice se fait chaque fois plus urgente.
Léna Keïra
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