Naufrage tragique au large du Yémen : le rêve brisé de dizaines de migrants éthiopiens
- Excelsior INFO
- 4 août
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Ils espéraient un avenir meilleur sur l’autre rive de la mer. Leurs espoirs se sont noyés au large des côtes yéménites. Une embarcation transportant environ 157 migrants, majoritairement d’origine éthiopienne, a sombré dans les eaux du golfe d’Aden, entraînant la mort d’au moins 76 personnes, selon un bilan communiqué lundi 4 août 2025 par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Seules 12 personnes ont pu être secourues.
L’embarcation, selon les informations relayées par les autorités locales de la province d’Abyan, tentait de rejoindre les côtes du Yémen, première étape d’un long voyage vers les pays du Golfe, principalement l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Ces destinations, prisées pour leurs opportunités économiques, attirent chaque année des milliers de migrants en quête de travail et de dignité, malgré les risques.
Des agents de la sécurité yéménite rapportent que les embarcations de passeurs arrivent régulièrement dans la région. Un communiqué de la police d’Abyan a confirmé le lancement d’une vaste opération de récupération des corps. Plusieurs dépouilles ont déjà été retrouvées échouées sur les plages, mais de nombreux migrants restent portés disparus, laissant redouter un bilan encore plus lourd.
Ce drame n’est pas isolé. Il s’inscrit dans une série de naufrages survenus ces derniers mois sur la route migratoire entre la Corne de l’Afrique et la péninsule arabique. En juillet, huit personnes avaient déjà péri dans des circonstances similaires, après avoir été forcées par des passeurs à sauter à la mer en pleine traversée.
L’OIM estime que près de 60 900 migrants sont arrivés au Yémen en 2024, malgré les dangers du voyage et le conflit qui ronge le pays depuis plus d’une décennie. En 2023, au moins 558 personnes ont perdu la vie en tentant la traversée, dont 462 victimes de naufrages.
Pour ceux qui parviennent à atteindre le sol yéménite, le calvaire est loin d’être terminé. Le pays, dévasté par la guerre, est devenu un piège pour les migrants. Selon l’OIM, nombre d’entre eux se retrouvent bloqués, victimes de trafics humains, d’abus physiques, de détentions arbitraires et d’exploitation économique.
Le détroit de Bab el-Mandeb, qui sépare Djibouti du Yémen, reste l’un des corridors migratoires les plus fréquentés et les plus périlleux au monde. En dépit des alertes répétées des organisations humanitaires, les départs se poursuivent, nourris par la pauvreté, l’instabilité politique et l’absence de perspectives dans les pays d’origine.
Léna Keïra




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