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Mariam Cissé, la tiktokeuse malienne assassinée, symbole d’une jeunesse muselée »



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La mort brutale de Mariam Cissé, tiktokeuse originaire de Tonka, a provoqué un profond choc au Mali et sur les réseaux sociaux. Au-delà de la tragédie, son assassinat met en lumière les dangers qui menacent la liberté d’expression, en particulier celle des jeunes femmes dans les zones sous influence djihadiste.



Âgée d’une vingtaine d’années et suivie par plus de 100 000 abonnés, Mariam Cissé incarnait cette nouvelle génération de créateurs maliens qui utilisent les réseaux sociaux pour raconter leur quotidien et partager leur vision du pays. Ses vidéos, tournées souvent dans les rues poussiéreuses de Tonka, mêlaient humour, culture locale et patriotisme assumé.

Le 7 novembre dernier, cette voix libre a été réduite au silence. Selon plusieurs témoins cités par RFI, la jeune femme aurait été enlevée puis exécutée publiquement par des hommes armés se réclamant de groupes djihadistes.



Dans un Mali confronté à une insécurité persistante, Mariam Cissé avait choisi de ne pas se taire. Elle affichait ouvertement son soutien à l’armée nationale et aux autorités de transition, n’hésitant pas à porter l’uniforme militaire dans ses vidéos.

Un geste perçu par certains comme un acte de provocation face aux groupes extrémistes, mais salué par de nombreux internautes comme un signe de courage et de patriotisme.



Depuis l’annonce de sa mort, des milliers de messages affluent en ligne. Des créateurs maliens et africains rendent hommage à « Mariam la brave », symbole d’une jeunesse qui refuse la peur.

« Elle était la voix de notre génération, celle qui osait parler quand d’autres se taisaient », écrit une internaute sur X.

D’autres dénoncent l’absence d’intervention des forces de sécurité, alors que l’exécution aurait eu lieu en pleine ville, sous le regard des habitants impuissants.



L’assassinat de Mariam Cissé relance le débat sur la sécurité des influenceuses et créatrices de contenu dans les zones de conflit. Dans plusieurs régions du Sahel, la parole publique des femmes reste perçue comme une transgression.

Pour nombre d’observateurs, ce meurtre illustre le fossé entre la liberté numérique revendiquée sur les réseaux sociaux et la réalité d’un terrain dominé par la peur et l’obscurantisme.



Au-delà de la douleur, la disparition de Mariam Cissé inspire une mobilisation. Des collectifs féminins et des associations de jeunes appellent à protéger la liberté d’expression et à faire entendre la voix des femmes dans le débat public malien.

« Son courage doit survivre à sa mort », a déclaré une militante de Bamako.

Mariam Cissé, par sa détermination et sa lumière, restera pour beaucoup le visage d’un Mali qui lutte pour sa dignité et sa liberté.






Léna Keïra

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