Congo : une économie en reprise soutenue malgré les turbulences mondiales
- Excelsior INFO
- il y a 4 jours
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Alors que l’environnement international reste marqué par des incertitudes persistantes, l’économie congolaise poursuit sa trajectoire de redressement. Réunis le 8 décembre à Brazzaville, les membres du Comité national économique et financier (CNEF) ont présenté un tableau macroéconomique plus solide qu’attendu pour l’année 2025.
Sous la présidence du ministre des Finances, Christian Yoka, les experts du CNEF ont souligné que l’activité économique a nettement gagné en vigueur au troisième trimestre.
La combinaison de nouveaux investissements pétroliers et de la performance croissante des secteurs non pétroliers a permis au pays d’enregistrer une hausse du PIB réel estimée à 2,8 % en 2025, contre 1,5 % en 2024.
Cette progression marque une rupture avec le ralentissement observé ces dernières années et confirme, selon le CNEF, une reprise plus durable.
Malgré les perturbations dans la fourniture d’électricité et la hausse des prix de certains aliments, l’inflation devrait demeurer proche du seuil communautaire fixé à 3 %.
Une stabilité jugée « encourageante » dans une période où de nombreux pays africains font face à des flambées inflationnistes alimentées par les tensions géopolitiques mondiales.
Autre fait marquant : le financement de l’économie connaît une accélération notable.
Les banques commerciales ont augmenté leurs crédits bruts de 27,9 %, portant l’encours total à 1 816,4 milliards FCFA au 31 août 2025.
Si les créances en souffrance progressent également (+15,7 %), la tendance générale traduit un dynamisme renouvelé du secteur bancaire, essentiel pour soutenir les entreprises locales.
Le Congo a également intensifié sa présence sur le marché financier sous-régional.
Les besoins exprimés par l’État ont augmenté de 4,7 %, tandis que l’encours global des titres publics a grimpé de 12,1 %, atteignant 2 659,3 milliards FCFA.
Cette évolution reflète, selon les analystes du CNEF, une gestion plus stratégique des financements et une meilleure absorption des ressources levées sur le marché.
Au niveau communautaire, la BEAC observe un ralentissement relatif de la croissance, l’indice composite des activités économiques passant à 6,7 %, contre 8 % le trimestre précédent.
Pour l’ensemble de la zone CEMAC, la progression du PIB devrait atteindre 2,6 % en 2025, légèrement en dessous de 2024.
Malgré ces ajustements, la région reste globalement stable, portée par une inflation moyenne annuelle de 2,8 %, clairement en repli par rapport à 2024.
Le CNEF insiste sur la capacité du pays à « amortir les chocs » dans un contexte particulièrement instable, marqué par la montée du protectionnisme américain et la persistance des crises géopolitiques.
D’après les dernières projections du FMI, l’économie mondiale devrait croître de 3,2 % en 2025 avant de légèrement ralentir à 3,1 % en 2026 des tendances qui n’ont pas empêché le Congo de consolider ses acquis.
Pour les autorités économiques, les performances enregistrées traduisent les effets d’un cadre budgétaire plus rigoureux, d’une meilleure discipline financière et d’une reprise progressive des investissements.
Reste à confirmer cette dynamique sur le long terme, notamment via la diversification économique, la réduction du poids de la dette et l’amélioration de l’environnement des affaires.
Léna Keïra




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