Congo : un colloque inédit pour repenser l’avenir politique dans un climat de crispation

À quelques jours d’une rencontre politique qui s’annonce décisive, l’opposition congolaise qu’elle soit établie au pays ou active au sein de la diaspora prépare un colloque national prévu du 12 au 14 décembre 2025 à Brazzaville.

Une initiative qui, selon ses initiateurs, vise à ouvrir un espace de réflexion stratégique sur l’avenir politique du Congo dans un contexte où les signaux de tension se multiplient.

Contrairement aux réunions traditionnelles, ce colloque se présente comme une plateforme d’alerte et d’anticipation. Les organisateurs souhaitent mettre en lumière les facteurs qui, à leurs yeux, fragilisent la cohésion nationale : contestations électorales persistantes, insécurité dans certaines zones urbaines, radicalisation du discours politique et méfiance accrue envers les institutions.

Les travaux seront guidés par un thème central :

« Gouvernance électorale, vulnérabilités institutionnelles et dérive autoritaire : quelles issues pour le Congo ? »

Au programme, des échanges entre acteurs politiques, intellectuels, organisations civiles et membres influents de la diaspora.

L’objectif : bâtir un diagnostic partagé sur l’origine de la crise multidimensionnelle et proposer des pistes d’action réalistes.

Une tribune explicative, annoncée pour le 9 décembre 2025 sur la plateforme Lumière Aurange, servira de prélude au débat, en précisant les motifs profonds de cette mobilisation.

Ce rendez-vous n’est pas seulement un espace d’analyse, il porte également la volonté de raviver la dynamique de l’alternance démocratique, affirment les membres du Collectif des signataires de la Lettre ouverte du 2 juillet, sous la conduite de Mathias Dzon.

Pour eux, l’enjeu n’est plus seulement de dénoncer les dérives, mais de construire une force de proposition capable de rassembler au-delà des sensibilités partisanes.

En ouvrant le colloque à toutes les forces vives partis, mouvements citoyens, jeunes, syndicats, diaspora les organisateurs espèrent créer un front intellectuel et politique en faveur d’un Congo plus ouvert, plus stable et plus inclusif.

Alors que le pays traverse une période marquée par des tensions politiques et sociales, ce colloque pourrait constituer un tournant, voire une préfiguration d’un futur dialogue national souhaité par plusieurs acteurs de la scène politique.

Reste à savoir si cette initiative trouvera un écho auprès du pouvoir, qui observe pour l’instant l’événement sans réaction officielle.

Léna Keïra